Cette fois-ci, avec une soif de revanche sur l’édition 2015 où j’avais dû arrêter à Villaines-la-Juhel suite à des douleurs cervicales, j’avais soigné ma préparation et apporté une importance au réglage de la position sur ma bicyclette.
Avec tous mes brevets BRM effectués (3x200km, 3x300km, 2x400km, le 600km, un 2x200km Audax) sans oublier le 1000km Audax du Tourmalet et les quelques entraînements effectués avec les copains du club de Drancy j’étais préparé pour affronter mon deuxième Paris-Brest-Paris randonneur.
Je totalisais près de 8000 km depuis le début de l’année ; avec ça je me sentais prêt pour ce périple.
Je m’étais donc inscrit pour le départ du dimanche soir en 90 heures, en me disant qu’il valait mieux finir dans le temps imparti, que d’arrêter comme en 2015 sur des douleurs cervicales. En partant à allure Audax c’était jouable comme sur le PBP Audax de 2016 que j’avais bien terminé. Une bonne expérience d’ailleurs pour préparer un PBP randonneur.
Voici arrivé le jour du départ. Quelques inquiétudes la veille avec la météo en allant récupérer mon dossier de participant M224 à Rambouillet ; mais le lendemain bonne météo au départ.
Beaucoup de monde cette année avec 6700 inscrits de 66 nations.
Difficile à gérer pour les organisateurs, un peu de retard dans les départs, mais à 19 h 08mn et 40s je m’élance pour les 1219 km à parcourir.
Je rencontre Raoul qui a participé à quelques brevets Audax ; cela peut être un copain de route pour m’accompagner sur la randonnée.
Dommage à 5 ou 6 km du départ crevaison à l’arrière et je perds un peu de temps pour réparer (cela énerve) ; je repars un peu soucieux (ma deuxième chambre ne va pas), à bonne allure en rattrapant beaucoup de participants.
Une halte à Mortagne-au-Perche après 118 km pour manger un peu de mon sandwich ; là je rencontre un autre Audaxieux ; on repart ensemble dans la nuit après quelques minutes.
Les quelques difficultés du Perche sont assez faciles à avaler et d’ailleurs je perds le collègue cyclo rencontré plus tôt.
Arrivé à Villaines-la-Juhel beaucoup de cyclos, là je finis mon sandwich, en attendant le collègue, mais c’est peine perdue pour le retrouver avec tout ce monde. Je croise Marcel Lecoeur qui repart.
45 minutes se passent avant que je reprenne la bicyclette en direction de Fougères où j’arrive dans la matinée. Là je perds moins de temps et je remonte en selle direction Tinténiac et Loudéac où je me restaure un peu, car la route jusqu’à Loudéac a été fastidieuse avec un vent de face. Je rejoins Stéphane du club de Bonnières qui gère bien son allure.
Je respecte mon plan de route que j’avais défini en m’accordant un temps de sommeil avec une bonne douche à Saint-Nicolas-du-Pelem où a lieu le contrôle secret. Après m’être douché et trois heures de sommeil léger je repars avec un père, sa fille et les cyclos de Loudéac pour le contrôle de Carhaix-Plouguer, le passage des monts d’arrêt et enfin Brest. Un petit arrêt sur le pont pour faire deux photos et on reprend la bicyclette pour le trajet retour.
Un petit arrêt à Sizun pour se ravitailler, mais je repars seul direction Carhaix et Saint-Nicolas-du-Pelem. J’arrive la nuit tombante à Loudéac où je grignote un sandwich, une petite fatigue se fait sentir. Je décide donc de faire une petite sieste que j’avais prévue à Quédillac.
Après trois heures de sommeil léger direction Quédillac. Arrêt obligatoire pour le contrôle secret. J’en profite pour changer de cuissard et me mettre un peu de crème.
Je reprends ma monture dans la nuit pour rejoindre Tinténiac au petit matin.
Sur la route beaucoup de spectateurs qui encouragent et proposent des boissons et des crêpes, je m’y arrête ; c’est vraiment sympa tout au long de la route.
Je roule tranquille jusqu’à Fougères. Et j’arrive enfin à Villaines-la-Juhel où la foule est importante pour applaudir les participants. Un peu de baume au cœur et au moral c’est toujours agréable, surtout que c’est à cet endroit que j’avais abandonné en 2015. Je rencontre Marcel Lecoeur qui est à la recherche d’une minerve pour les cervicales ; même problème que moi en 2015.
Je me ravitaille en solide et en liquide et fais quelques étirements pour soulager les muscles. J’en profite vu mon avance relative sur l’horaire pour aller voir les kinés : un petit massage pour décontracter les muscles des cuisses avant de repartir.
Il reste 206 km ; maintenant il faut gérer.
Je roule en solitaire ; la route toute droite est un peu monotone jusqu’à Mamers où là les cyclos du coin accueillent avec soupe, sandwichs et boissons.
Je rencontre Dominique parmi les bénévoles, c’est sympa on discute un moment ; j’en profite pour me ravitailler.
Je repars en direction de Mortagne-au-Perche où j’arrive à 21h10. Je consulte mon portable ; des SMS de Juan et de Jean-Claude qui me suivent sur internet en m’encourageant et me donnant quelques conseils.
Je prends un repas complet avec pâtes et fromage pour tenir les 120 km restants.
Jusqu’à Dreux je pédale avec un groupe de cyclos étrangers ; c’est bien d’être accompagné la nuit surtout que c’est en musique.
Arrivé à Dreux je me dis c’est gagné ; il me reste presque douze heures pour les 45 km restants et sans trop de douleurs.
Ces derniers kilomètres sont fastidieux sur cette route interminable dans la forêt de Rambouillet pourtant accompagné par un cyclo Marseillais.
Ça y est ouf on rentre à la Bergerie de Rambouillet, quelques hectomètres pour passer devant le contrôle.
C’est dans la poche cette fois en 81 heures 20 minutes et 43 secondes.
Je fais tamponner mon carnet de route et je reçois ma médaille de Finisher avec grande satisfaction et émotion. Je rencontre Marc Julié qui est de service de si bonne heure, il est 4h29.
Maintenant mon plateau repas, une petite nuit sur place avant de rentrer au bercail pour récupérer.
Que de souvenirs plein la tête pour cette édition 2019 et merci aux organisateurs car ce n’était pas facile de changer de lieu de départ.
Rendez vous en 2020 pour PBP Audax et peut être en 2023 pour le prochain randonneur.
Raymond PRADELOUX